Que
ceux qui sont las se reposent
Auteur
: Tanis
Note
de l'auteur : Saison 7. Le narrateur ne vous sera pas inconnu...
Résumé
: Lisez, le texte est suffisamment explicite
(Attention, cette fic peut
heurter la sensibilité de certains, même si j'ai essayé de
rester assez soft
)
Au fait, les feedbacks sont vivement recommandés,
alors, n'hésitez pas !
Je brûle. Je me consume.
De douleur. De désespoir. Les flammes de l'enfer ne sont rien comparées
aux tourments que j'endure. Honte. Humiliation. Torture. Les mots semblent bien
pauvres pour décrire les sentiments qui m'agitent. Fou que j'étais
! Je croyais que la souffrance irait en s'atténuant, alors qu'elle enfle
en un crescendo fatal. Mes souvenirs ne me laissent ni trêve, ni repos.
Les cris. Les pleurs. La terreur sur les visages. Tous ces visages que je
croyais avoir oubliés
Oh, mon dieu ! Leurs plaintes, leurs supplications
Elles me rendent fou ! Je n'en peux plus ! Je prends ma tête entre mes mains
Si seulement je pouvais arracher ces pensées de mon esprit aussi facilement
que j'arrache les lambeaux de ma chair agonisante !
Je suis dans une grotte
sombre, mais l'obscurité qui y règne n'égalera jamais la
noirceur de mon âme. Mon âme
Comme ce mot semble étrange
! Lumière, pureté, essence. Ce qui nous différencie de l'animal
Elle avait raison lorsqu'elle me comparait à une bête ! Sans aucune
limite, esclave de ses pulsions
Oh, je souhaiterais tant revenir en arrière
! Effacer ces deux derniers jours, recommencer à zéro ! Là,
là, arrêtez de hurler dans ma cervelle ! Je vous entends, je vous
vomis, je vous maudis ! Par l'enfer ! Ces cris, je ne supporte plus ces cris !
Le sang
Il y a tellement de sang !
Il coule de leurs cous offerts, nectar
divin, délicieux, assaisonné par leur peur, leur souffrance devant
la mort. La Mort, c'est moi. Je suis le ténébreux, le monstre, le
cauchemar. Celui dont on parle pour effrayer les touts-petits
Les enfants
C'est ça, l'enfer
Se souvenir de leurs petits cris de terreur, les
voir implorer pitié, sentir la vie les quitter lentement. Boire. Enfoncer
mes crocs acérés dans leurs petites gorges, trouver la jugulaire,
et se nourrir de leur chair délicate, de leur sang si pur, si doux
Les pleurs, les vagissements
Puis les revoir, blêmes, vidés
de leur substance vitale, cadavres déjà putrides
et se sentir
repu, enfin.
Ecoute, oh, écoute ! Est-ce le rire cristallin de ma bien-aimée
que j'entends ? Drusilla
Mon amour
Pourquoi m'as-tu fait ça
? Dru, je t'en supplie, ne me laisse pas ! Et toi, mon bel ange ténébreux
Mon adoration pour toi est à la mesure de ma haine
et de ma jalousie.
Car
elle t'a aimé. Elle t'aime encore, sûrement.
Je voudrais les
voir crever tous les deux. Les voir agoniser dans d'abominables tortures. Je voudrais
me délecter de leur douleur et de leur humiliation, les absorber comme
des éléments vitaux et guérir ainsi ma propre peine. J'aimerais
m'enfouir en elle, la sentir se tordre sous mes coups de boutoir, ses cheveux
blonds collés à son front par la sueur. Je voudrais encore la voir
jouir, son corps se cabrant sous le mien.
J'ai envie de l'aimer. J'ai envie
de la violer, de la pénétrer de force. Je veux la voir hurler, plaisir
et douleur mêlés, tandis qu'Angélus la sodomise, sa queue
raide s'empalant brutalement dans l'anus étroit. Je veux sa bouche purpurine
autour de mon pieu durci, et sentir les mains de mon bel ange brun sur mon corps
enfiévré
J'ai mal à en gueuler
Je deviens
dingue ! Ma tête se penche d'avant en arrière dans un faible mouvement
de balancier. Ma peau lacérée par mes ongles me fait mal. Les chairs
sont à vif, tout comme l'est mon âme. Depuis combien de temps suis-je
là ? Il fait si froid, si sombre
Je suis glacé. Pourtant,
je devrais avoir l'habitude. Mon corps est mort depuis des lustres ! Je suis une
aberration. Les morts ne sont pas faits pour avoir des remords, ni une conscience
Les morts ne sont pas fait pour vivre, tout simplement.
Laissez-moi reposer
à six pieds sous terre
C'est là qu'est ma place, c'est là
que je devrais être depuis cent vingt longues années. Dru, Angel
et Darla n'ont pas seulement volé ma vie, ils ont aussi volé ma
mort. C'est peut-être ça, le plus terrible
Buffy
Je
t'aime. Je te hais. Je te hais si fort ! Tu me manques. Dis-moi, amour, est-il
enfin temps que ceux qui sont las se reposent ? Les cris, les pleurs sont assourdissants.
La solitude, étouffante comme un étau. Je suis si fatigué.
J'avance vers la lumière, péniblement, traînant la jambe.
Elle devient plus intense à mesure que je m'approche d'elle.
Le soleil.
Mon pire ennemi. Et mon plus précieux allié. Je m'avance lentement
à sa rencontre. Ma peau s'embrase comme une torche. Je brûle. Je
me consume. Et la souffrance m'est si douce. Hurlement. Agonie. Flammes.
Et
le silence. Enfin.
FIN